Cette fois-ci, je serai plus direct dans ma réponse : Non. Mais cela dépend des informations collectées et traitées.
Qu’est-ce que le Big Data ?
Rien que de très banal tout compte fait.
Le Big Data, est l’ensemble des techniques et des mécanismes qui échangent, stockent et traitent des données dont le Volume et la Variété sont énormes et ce à une très grande Vitesse. On parle des « 3 V ». L’idée se développe encore et d’autres « V » font leur apparition.
Notre corps est une machine qui fonctionne grâce à deux systèmes Big Data : notre métabolisme général et le système nerveux.
- Le premier fait vivre notre corps sans que nous y prêtions attention : oxygénation de toutes les cellules, transport de nourriture, évacuation des déchets, renforcement de l’immunité, réparation de diverses sortes de dégâts et lutte contre les corps étrangers.
- Le second a son centre de commande dans le cerveau et analyse en permanence les informations de nos cinq sens (ouïe, vue, toucher, odorat et goût) – et plus si affinités – afin de produire la réaction automatique de défense ou induire une action consciente.
A quoi ça sert ?
Quand nous activons nos neurones consciemment, nous ne sommes capables de traiter qu’un nombre réduit de données ou d’informations… et cela prend du temps. Si cela est répétitif, cela devient ennuyeux.
Les ordinateurs sont venus à notre rescousse en automatisant ces traitements de données pour les réaliser sans fatigue et à grande vitesse. Mais les ordinateurs ne sont que le reflet de notre cerveau: il font ce qu’on leur demande.
C’est l’interconnexion de tous les capteurs de données et de dizaines d’ordinateurs qui a donné naissance à l’idée du Big Data.
Pourquoi ne pas automatiser, par exemple, l’organisation de la circulation routière sur une zone urbaine en analysant le trafic, la pollution, la météo, le passage d’un convoi exceptionnel ou d’urgence et l’intervention sur les lieux d’un incendie ? C’est le Big Data appliqué en ville : la Smart City.
Nous pouvons également utiliser le Big Data dans un hôpital pour améliorer la rapidité et l’efficacité du service aux patients.
Nous pouvons régler de façon modulée le fonctionnement du réseau d’énergie (principalement électrique) selon les besoins (urgents ou pas) et la capacité du réseau à la produire et à la distribuer.
Y a-t-il des dangers ?
Mais permettre à ‘quelqu’un d’autre’ ou à une machine de décider si elle juge opportun de couper temporairement l’alimentation de notre congélateur, de retarder le démarrage du lave linge ou de réduire l’éclairage ou le chauffage de nos maisons pour libérer de la puissance pour un utilisateur ‘plus prioritaire’, c’est un pas déjà franchi dans certains projets et réalisations.
Dans une société où chacun se préoccupe de son voisin et de son bienêtre autant que du nôtre, cela peut se comprendre. Notre société et sa culture (l’art du vivre ensemble) évoluent en permanence.
C’est plus trouble quand les données concernent l’usage de nos cartes de banque ou de crédit, ou de notre GSM (téléphone portable) qui permet de nous localiser dans un rayon de dix mètres…
C’est encore plus difficile à avaler sur nos déplacements. Personne ne viendra se plaindre de devoir disposer d’un passeport pour sortir de son pays – ou d’une union d’Etats comme l’Union Européenne ou les Etats Unis d’Amérique – et d’un visa pour entrer dans un autre. Mais devoir transmettre à des fins d’analyse toutes les informations du transport que l’on prend (avion, train international, bateau de croisière, etc.), avec notre photo – et pourquoi pas le poids et une image aux rayons X des bagages que nous emportons – c’est autre chose.
Les autorités de plusieurs pays ont déjà installé partout des caméras (aux carrefours, devant des banques ou des centres d’intérêt, le long des routes, etc.) qui permettent de nous suivre ‘à la trace’. On prend en compte notre numéro de plaque, notre vitesse… et la photo du conducteur.
Nous ne sommes pas tous catalogués comme des terroristes, meurtriers ou délinquant, ni même soupçonnés. Heureusement.
Ces images sont stockées, analysées, comparées à une base de données internationale (des serveurs dans plusieurs pays se partagent des informations ou laissent consulter leurs fichiers). Une fois qu’ils ont trouvé ‘un objet ou un sujet’ intéressant, ils peuvent le suivre et faire l’historique de ses déplacements.
Nos déplacements et nos actions dans l’espace public sont donc observables. Si nous n’avons rien à nous reprocher, nous n’avons rien à craindre.
Remarquez…
Ce que je dis sur les images est également vrai pour les courriels que l’on échange et ce que nous faisons quand nous naviguons sur l’Internet.
La seule différence c’est que, ici, ce sont nos mots et nos idées qui sont suivis, analysés, épluchés, catalogués. Et c’est encore plus troublant car ce sont des données à caractère personnel ‘spéciales’ selon le futur Règlement Général européen de Protection des Données (RGPD).
Notre liberté de pensée et d’expression est sous surveillance.
- Si cela peut permettre d’éviter effectivement des attentats, on peut le comprendre.
- Si nous assumons ce que nous écrivons et ses conséquences, on peut l’accepter
- Si c’est pour mieux nous diriger là où on veut nous conduire sans que nous nous en rendions compte et puissions nous y opposer, c’est tout autre chose.
Mais le Big Data nous amène déjà vers l’Intelligence Artificielle qui apprend de ce qu’elle trouve bien plus vite, déjà, que nous pouvons le faire nous mêmes.
Raison de plus de gérer et de protéger les informations que nous confions à nos ordinateurs et à l’Internet.
A bientôt, plus en sécurité avec vos informations
Jean-Luc
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