Dans un précédent article, j’évoquais la question des cartes de fidélité et les données que le commerçant voulait – pouvait – vous demander sans impacter sur votre vie privée si un traitement non autorisé était réalisé (par erreur, volontairement ou suite à un piratage).
Dans cet article, j’évoque d’autres sources d’inquiétude quand aux informations que le commerçant collecte à votre insu… et sans doute au sien.
Le WiFi
Qui peut encore se passer de son smartphone (ou ordiphone pour les pointilleux) ? On veut pouvoir l’utiliser partout pour se connecter au monde entier.
Le commerçant qui installe un routeur WiFi vous facilite la vie… mais il collecte aussi des données vous concernant : chacun de vos passages dans la zone de couverture de ses antennes est enregistré. Il peut ainsi connaître la fréquence de vos passages.
Paranoïaque comme je suis, je pencherais pour des routeurs WiFi à faible puissance que j’installerais à différents endroits (bien ciblés). Je pourrais ainsi savoir quel rayons vous attire le plus…
Mais ces informations sont potentiellement exploitables pour vous suivre et vous tracer puisque internet vous localise sur l’adresse IP du commerçant…
Si l’on a rien à cacher, ce n’est pas un problème.
« Souriez, vous êtes filmé »
C’est devenu un classique.
Outil le plus utilisé pour dissuader les vols à l’étalage, la (ou les) caméra(s) sont partout : dans les lieux publics et dans les magasins.
De nos jours leurs dimensions réduites les rend difficiles à détecter, ce qui est un avantage pour la surveillance. Leurs capacités, dont le faible besoin de luminosité pour obtenir des images exploitables, ont également fort évolué.
Que vous voyez ou non les caméras, leur présence doit absolument être signalée par un panneau ou une affiche réglementaire faisant référence à la loi.
Le commerçant ne peut cependant faire ce qu’il veut. Il doit, ce me semble, introduire une demande et indiquer le mode d’enregistrement et le temps d’archivage…
Mais entre ce que l’on annonce et la réalité, il y a souvent une grande distance, tout simplement parce que très peu de contrôles sont réalisés.
Les cabines d’essayages connectées
Je ne reviens pas, ici, sur la légende urbaine des caméras qui y seraient cachées… mais c’est cependant bien plus facile selon les capacités de l’écran installé.
Une chaine de magasins de vêtements belge teste actuellement ces cabines connectées.
Elles proposent un écran tactile vous permettant de signaler à une vendeuse (rares sont les hommes qui travaillent en ces lieux) que vous aimeriez ce chemisier ou ce pantalon dans une autre taille… et elle vous l’apporte et vous fournit, à votre demande, un autre service.
Rien de bien problématique à cela. Cela nous évite de nous rhabiller, de revenir en magasin et de devoir attendre notre tour quand la cabine n’est plus libre. C’est facile et confortable.
Si le service est relié à votre identifiant et à votre profil client, cela change un peu la donne. Nous nous trouvons dans un cas similaire à une commande sur le site internet. L’écran peut vous proposer autre chose en analysant vos habitudes et vos goûts, grâce à l’intelligence artificielle.
Cette option existe déjà sur le site internet de certains magasins… mais ‘en live’ dans la cabine d’essayage…
A nouveau, vous devriez avoir votre mot à dire et approuver volontairement et consciemment ce traitement.
J’ai déjà dit que les objets connectés nous traçaient plus que nous le pensions, tout comme nos smartphones et nos cartes de crédit. Les caméras gardent mémoire de notre passage pendant quelques jours à quelques semaines.
A nous de voir si cela répond vraiment à nos besoins et à notre vie privée.
A bientôt, plus en sécurité avec vos informations
Jean-Luc
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