Oui, pourquoi est-il si difficile de s’intéresser à la sécurité de l’information ? La question est cruciale et la réponse assez simple.
Il y d’abord l’information elle-même qui nous échappe et le fait que nous, êtres humains, ne faisons que traiter de l’information, le plus souvent de façon instinctive voire inconsciente. Le fonctionnement de nos cinq sens en est un excellent exemple.
L’information
En effet, je l’ai déjà écrit, l’information est immatérielle. Elle est aussi ‘non structurée’ comme le disent les spécialistes des bases de données. Il n’est pas toujours facile de la mettre dans une catégorie, sauf sur base d’un mot-clé qui ne représente qu’un aspect, souvent le plus important. Et c’est ce mot-clé qui est la donnée qui nous permet de la retrouver et de l’associer à d’autres.
Traitement de l’information
Nous, êtres humains, nous ne faisons que traiter des données et des informations : collecter, enregistrer, mémoriser, échanger, communiquer, traduire, exploiter, transformer en action… et oublier. C’est souvent automatique. Et c’est sans doute la raison pour laquelle nous avons autant de difficultés à décrire clairement ce que nous faisons avec les informations.
Il nous arrive de faire un tri dans ce que nous recevons, mais celui-ci n’est pas toujours réalisé sur une base objective, scientifique. Notre traitement est parfois intuitif ou hâtif, ce qui ne donne pas toujours le résultat escompté.
Si l’on veut atteindre un objectif précis, ce sera toujours après un traitement que l’on veut efficace : détermination de l’objectif, fixation des moyens nécessaires et une tentative au succès aléatoire.
Remarquez que les animaux, eux aussi, ne font que traiter de l’information. Leur instinct les a programmés. Et même manger et économiser son énergie sont des traitements d’information – qui n’implique pas des mots, mais de la chimie. Même les végétaux, s’y mettent. La photosynthèse n’est, elle aussi, qu’un traitement d’informations physico-chimiques.
A quoi sert l’information
Si nous nous interrogeons sur ce à quoi sert ce traitement permanent de l’information, nous pouvons enfin voir clair.
Augmenter nos connaissances
Que ce soit « à l’école » ou au jour le jour en lisant la presse ou en étudiant les éléments d’une question, nous faisons croitre notre savoir. Et le savoir c’est le pouvoir dit-on. Bien connaître les besoins de nos clients afin de les satisfaire, ou ceux de notre partenaire pour le séduire est indispensable à nos succès.
Il importe donc que l’information que nous collectons soit fiable. Qu’elle soit complète, exacte et à jour. Qu’elle soit accessible et disponible. Qu’elle soit interprétable. Sans quoi nous construisons sur du sable.
Il nous faut donc, non seulement apprendre, mais ‘apprendre à apprendre’ et à bien choisir les informations que nous allons utiliser. Mais si ces informations nous sont cachées, camouflées ou volontairement trompeuses, les politiciens, commerciaux et démagogues pour qui c’est un sport nous mènent par le bout du nez et les obscurantistes font de nous leurs esclaves.
Prendre une décision
Se fixer un objectif – passer des vacances reposantes tant psychologiquement que physiquement – et se décider à prendre les mesures pour l’atteindre est une suite logique. Ici également, nous avons besoin d’informations complètes, exactes, à jour, disponibles et accessibles. Il faut aussi qu’elle ne soit pas déjà entre les mains de celui qui veut nous empêcher d’arriver.
Mener une action à son terme
Si l’information est incorrecte, les moyens et ressources que nous prévoyons ne seront pas adaptés. Si l’on peut mettre des obstacles sur notre route, nous risquons bien d’arriver à pied d’œuvre en ayant épuisé toutes nos cartouches ou de voir la pace déjà investie et bien tenue.
Nos objectifs seront là, devant notre nez, nous saliverons à qui mieux-mieux comme un gosse à la vitrine du magasin de bonbons. Nous aurons dépensé notre énergie en vain.
Mesurer nos réalisations
Que nous avancions pas à pas ou à grandes enjambées, nous devons nous assurer que nous nous dirigeons toujours dans la bonne direction, à la vitesse prévue, que nous nous approchons du but et que nous avons atteint notre objectif – nous avons été efficace –, que nous pouvons le conserver suffisamment longtemps que pour pouvoir penser à passer au suivant – notre action est durable – et que nous restons économes de nos moyens et ressources – nous sommes efficients.
Encore faut-il disposer des bons indicateurs et des bonnes métriques. Que notre boussole soit assez précise et qu’elle ne soit pas influencée par des éléments inconnus. Notre instrument de mesure doit dont être adéquat et mesurer le bon facteur.
Pourquoi gérer et protéger l’information ?
C’est simple, pour que notre nouvelle connaissance nous soit bénéfique, que nos décisions et nos actions nous apportent la satisfaction, ce petit bonheur quotidien d’avoir agi ‘en bon père de famille’.
Pour cela, il faut non seulement que les informations spécifiques dont nous avons besoin soient fiables, mais que le contexte dans lequel nous agissons soit correctement évalué.
A nous de décider de naviguer dans un océan d’information que nous connaissons, comme un navigateur solitaire sur le Vendée-Globe. A nous de choisir le bateau adapté à la traversée et de le maitriser. A nous de rester en contact avec la terre ferme et de louvoyer entre les récifs et les tempêtes.
Que cette nouvelle année vous conduise à réussir ce pari d’être maitre de votre vie informationnelle et de ne pas vous laisser séduire par les sirènes qui n’ont qu’un désir : vous envoyer par le fond.
A bientôt, plus en sécurité avec vos informations.
Jean-Luc